Été
Les soucis semés cousent d’or la plaine,
Les prés sont légers comme appel d’antan,
La gaîté d’argent des bouleaux déchaîne
Un frêle remous dans le ciel flottant.
La guêpe ronronne, atteint l’églantine
Après qu’en son vol elle m’a flairé,
Et la rose au sang coléreux s’incline.
Que svelte est l’été de rouge accoutré!
Un jaillissement plus tendre rayonne,
Le sang des fraisiers sur le sable coule,
La tête courbée, les épis frissonnent,
Dans les frondaisons l’orage est en boule.
Mon rapide été trop vite enfui,
Sur ton char Démon le vent me dérade,
Au ciel en éclats l’on voit, ébloui,
L’hiver bleu luisant qui déjà parade.
(Attila Jozsef) Été 1929/1934
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire