CEUX QUE L'ON A RAFLÉS(LEBUKOTT)
Questionnés, torturés, malgré tout nous tenons;
Toi qui vas librement comme court la lumiére,
Pense á nous, camarade, á nous tournant en rond
Qui regardons au loin du fond de la prison.
Nos muscles sont brisés, dure est notre litiére,
Notre bouche vomit la pitance grossiére,
Car l'on a condamné tout notre étre a pourrir.
Si nous ne mourons pas, l'on nous fera périr,
Mais nous luttons toujours, les membres décharnés.
Frére, il te faut aider ceux que l'on a raflés.
Notre fourneau félé dans la maison s'enrhume,
Le déjeuner se fait mais devant le feu mort:
Feuilles de choux, épluchures, pauvres légumes
Aux halles ramassés sur 1'humide bitume...
La femme souffre, elle rudoie l'enfant á tort,
La voisine criaille au fond du corridor
Que nous ne lui rendrons plus jamais - ca, nul doute -,
Empruntées pour la lampe á huile, quelques gouttes.
Famine et froid : l'hiver déjá vient menacer.
Frére, il te faut aider ceux que l'on a raflés.
Songez á la poubelle, aux odeurs délétéres
Semant l'épidémie ainsi qu'une vapeur.
Donnez-nous du savon, de la viande, et, l'hiver,
Quelques vétements chauds pour nos corps mai couverts.
Envoyez des bouquins si mérne sans valeur :
Molles comme des rats, les nuits rongent notre áme,
La passion nous torture et nous sommes sans femmes!
Ouvrier qui es libre, adoucis nos malheurs.
Toi qui es Secours Rouge et solidarité,
Frére, il te faut aider ceux que l'on a raflés.
Elle est lá,Je la vois
Et cependam ellen'éclaire pas.
Obscure silhouotte
La lampe poussiéreuse est devam'enrepot..
Et telle est la Raison,nullement satisfaite
Oui vivement elignote,alorgue tont lá-ham
Le ciel entier n'est gu une sorte
De vaste lumiére bien morte
Novembre 1930
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