"Én dolgozni akarok" EMLÉKPAD. József Attila 1905-1936

 dolgozni akarok Jozsef Attila 1905-1937

lundi 30 mai 2011

Que ça fait mal.


Que ça fait mal !


Que ça fait mal !
La mort rôde derrière
dehors, à l’intérieur du trou
tu t’enfuis comme petite souris apeurée

vers les femmes
tant que tu peux rayonner ainsi
protéger par leurs bras, leurs genoux et leurs girons.

Pas seulement l’attrait
de leurs doux et tendres genoux, et ton désir,
tu es poussé là par nécessité.

Quiconque peut
trouver une femme, l’embrassera jusqu’à
ce que ses lèvres tentantes deviennent blanches.

double le trésor est
ainsi est la peine de celui qui doit aimer.
Celui qui aime ne peut trouver une partenaire

il est comme sans abri
aussi impuissant que pourrait l’être un animal
dans la forêt quand il fait ses besoins.

Aucun autre lieu
ne peut cacher ton visage si ton but
- ah brave gars - et de porter le couteau contre ta mère.

Elle comprenait -
personne d’autre ne le pouvait - ce que ces mots signifient
et pourtant elle m’a rejeté loin d’elle.

Ma tête se fend
et parmi les vivants il n’y a aucune place pour moi
je ne puis endurer les ennuis et les douleurs.

Comme un bébé
qui devient fou et secoue son hochet
mais personne ne vient tout est en vain.

Devrais-je l’aimer,
puis–je la haïr ? cela n’a aucune importance
je n’ai pas honte de ce que je pourrais découvrir

car celui qui est
apeuré par ses rêves, hébété par le soleil
dans tous les cas sera jeté.

Comme les vêtements des amoureux
dans les heures heureuses où ils font l’amour
ma culture tombe par terre.

Mais d’où viendra-t-elle
pour voir la mort me ballotter ;
pourquoi devrais-je endurer seul ces douleurs ?

la douleur est double
pas seulement la femme en gésine
et l’humilité peut apaiser cela ;

mais dans mes chants
l’argent s’y colle, aussi ma peine
n’attire sur moi que la disgrâce.

Je vous supplie de m’aider !
Ô, vous chaque chiot dans la rue là
faites éclater vos yeux partout où cette femme va.

Ô innocents !
dans les camps de travail les plaintes sous vos bottes
et dites-lui Que ça fait mal !

Vous chiens fidèles,
dans l’épais brouillard passant sous les roues
et aboyez vers elle Que ça fait mal !

Femmes avec bébés !
avortez donc et allez vers elle
pour lui sangloter Que ça fait mal !

Gens saufs et résonnants
qui l’avez rencontré n’importe où
tomber et briser vous
marmonnez-lui Que ça fait mal !

Jeunes gens qui pouvez
vous entre déchirer pour une femme
ne lui dissimulez pas Que ça fait mal !

Chevaux et taureaux !
castrés pour se tenir calme
mais hurlez-lui Que ça fait mal !

Et vous poissons muets !
accomplissez le rituel du pêcheur
et d’un souffle dites à l’hameçon Que ça fait mal !

À tous les vivants
avec toute chose, maison, ferme, campagne,
laissez les brûler autant que le feu peut les toucher.

De ces cendres
allons vers elle et quand elle s’assoupit
gueulons ensemble Que ça fait mal !

Ainsi elle l’entendra
sa vie durant, ce qu’elle niait
dans la seule valeur de ses plaisirs.

Elle a déshérité
le dehors, le dedans faisant fuir la vie
de l’ultime chance de renaissance.

Attila Jozsef

Octobre-Novembre 1936

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