"Én dolgozni akarok" EMLÉKPAD. József Attila 1905-1936

 dolgozni akarok Jozsef Attila 1905-1937

samedi 18 juin 2011

le chien

le chien



Il était si débraillé et gluant

jaune flamme était sa fourrure

efflanqué par la faim,

chaviré par le désir.

par sa taille attristée

le vent de nuit si froid

allait comme fumée au loin.

Il courrait, mendiait.

dans ses yeux vivaient

des églises prisonnières et en soupirs

et il cherchait intensément

un quignon de pain ou son équivalent.

Tant de pitié est montée pour lui

en moi, comme si ce pauvre chien

sourdait de moi-même.

Et, le monde m'ayant épuisé

je voyais alors enfin toute chose.

Nous allons au lit,

car nous sommes censés le faire

car la nuit arrive,

et la misère nous précipite enfin

dans le noir sommeil.

Cependant, avant cela,

gisant comme la ville,

sans parler sous la couverture froide

de fatigue et de pureté

tous ensemble,

de cette cachette quotidienne,

du dedans de nous,

cela monte hors de nous,

lui ce chien, si affamé

si débraillé et gluant,

et cela cherche

une litière de Dieu

des fragments de Dieu.

Premier semestre 1924

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