"Én dolgozni akarok" EMLÉKPAD. József Attila 1905-1936

 dolgozni akarok Jozsef Attila 1905-1937

jeudi 23 juin 2011

BALLADE DU SALARIÉ

BALLADE DU SALARIÉ (BÉRMUNKÁS BALLADA)



Nous portons de lourdes corbeilles qui gémissent,

Nous grattons la térre autour des laitues tremblantes,

Nous balayons des rues la boue, les immondices,

Nous taillons le brocart des robes élégantes,

Nous détachons le lard sur le ventre du porc

Et nous fondons la graisse et nous gavons les oies.

Lorsque le soir descend, flottant comme un décor,

Nous touchons un salaire et jamais notre part de joie.



Nous avons beau dresser des murs et des maisons,

Construire la caserne ou gít notre destin,

Notre fils ne verra ses jeux de construction

Que dans la rue, á la vitre du magasin.

La fille a-t-elle envie de robes de poupée

- Puisque nous tissons tant de laines et de soies ! —

Son désir restera sur ses lévres serrées.

Nous touchons un salaire et jamais notre part de joie.



Sans reláche devant nos yeux les courroies dansent,

Nous usinons des roues et nous posons des rails

Sur terre ou en dessous, creusant sable ou rocaille,

Nous plantons de nos mains l'arbre du monde immense,

Nous récoltons le grain, mais le blé, notre gloire,

C'est au feu qu'on le jette, á la mer qu'on le noie,

Si bien que notre peine apparait dérisoire.

Nous touchons un salaire et jamais notre part de joie.



Les patates poussent bien,pourvu gue sans cesse

On les soigne,et tant pis si cet effort nous broie

Le coeur :ce n'est pas lá que le harnais nous blesse :

Nous touchons un salaire et jamais notre part de joie.



Août 1934.

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