Berceuse
Attila József
Le ciel ferme ses grands yeux bleus,
La maison ferme tous ses yeux,
Le pré dort sous son édredon,
Endors-toi, mon petit garçon.
Sur ses pattes la mouche a mis
Sa tête et dort. La guêpe aussi,
Avec elles dort leur bourdon.
Endors-toi, mon petit garcon.
Le tramway rêve doucement
Endormi sur son roulement.
Dans son rêve il sonne à tâtons.
Endors-toi, mon petit garçon.
Sur la chaise la veste dort
Et son accroc dort corps à corps.
Il n'en deviendra pas plus long.
Endors-toi, mon petit garçon.
La balle est vaincue, le sifflet
Somnole comme la forêt.
Et même il dort le gros bonbon.
Endors-toi, mon petit garçon.
Tu auras l'espace et la terre
Comme tu as ta bille en verre.
Tu seras géant pour de bon.
Endors-toi, mon petit garçon.
Tu seras pilote et soldat,
Berger des fauves tu seras.
Ta maman dort et sa chanson.
Endors-toi, mon petit garçon.
Jamais je n'irai
Aussi loin que me conduit
Le chemin d'amour
2 février 1935.
De quoi faire faire de jolis rêves à ce jeune garçon!
RépondreSupprimerC'est un poème particulier mais très intéressant par ses doubles sens et ses jeux de mots