Attila József ! Maman.
Maman
Maman depuis huit jours déjà
M'arrête en songe à chaque pas.
Je vois le linge et le panier
Montant, grinçant vers le grenier.
J'étais un être fruste encor
Et piaffant dur et criant fort.
J'emplissais de moi ses oreilles :
"Moi, je veux être la corbeille!"
Mais que je pleure ou que je crie,
Mot, ni regard, ni gronderie :
La corbeille et le linge ailé,
Luisants, sans moi, s'en sont allés.
Je me tairai : il est trop tard.
Gigantesque dans mon regard,
Cheveux gris en haut du ciel pur,
Elle met au bleu tout l'azur.
József Attila ! Mama
OCTOBRE 1934.
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